Et là dans un sombre repaire
Nuit et jour il y attirait
Des nymphes, à ce qu’il paraît,
Pour leur montrer son… savoir-faire.
Ah ! qu’il passa de bons moments
Dans son théâtre de verdure,
Ce bon fiston de la nature,
Sous nos cieux légers et cléments !
Des princesses et des vachères
Se disputèrent ses faveurs.
Amours velus ! fauves saveurs ;
Oh ! oh ! un satyre, ma chère !
Un beau jour, c’était à prévoir,
Il vit accourir affamée
La veuve de la Grande Armée,
Mais il n’en voulut rien savoir.
Aussitôt elle porta plainte
Comme quoi ce satyre osé
L’avait voulu… satyriser…
« Un bouc ! Ah ! Seigneur ! Vierge Sainte ! »
Il dut donc, comme vous pensez,
Passer devant la Cour d’assises.
La plainte était des plus précises.
Rien ne pouvait l’en dispenser.
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