Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/203

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Mais, par contre, une violette
Toute douce et toute simplette
Me rend modeste comme trois,
Et me donne le désir vague
— Ne croyez pas que j’extravague —
De m’aller cacher dans les bois.

Pour moi ce n’est pas une chose
Qu’une fleur, pissenlit ou rose…
C’est un camarade, un copain
À qui je raconte mes peines,
Qui me dit, à son tour les siennes,
En un langage superfin.

Je mets tout mon cœur sur sa bouche,
Et s’il arrive que je touche
À ses pétales gracieux,
Ce n’est que d’une main discrète,
Et pour admirer la pauvrette
J’adoucis l’éclat de mes yeux.

La fleur s’impose à moi. Que dis-je ?
M’attire comme le vertige,
Par ses port, parfum et couleur.
Je suis né, pauvre poétastre,
Non sous l’influence d’un astre
Mais bien sous celle d’une fleur.