Aller au contenu

Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Puisque Phébus aujourd’hui
Au ciel — combien sale et terne —
N’accroche pas sa lanterne,
Nous nous passerons de lui.

Peut-être bien qu’il se vante
De nous poser un lapin ?
Baste, avec un peu de vin
Facilement on l’invente.

Déjà même je le vois
Comme je te vois, te dis-je ;
Voire même — quel prodige ! —
Du premier coup je le bois ;

Il me chauffe, m’illumine :
— Ô ma muse bon garçon
J’aime d’étrange façon
Ta frimousse de gamine.

Oui, je t’ai quand je te veux,
Soleil ! Et dans moi tu bouges.
— Dieu ! que tes lèvres sont rouges
Maîtresse, et lourds tes cheveux !

Bois, ton verre se dépite.
que les cieux soient étonnés
De voir le bout de ton nez
Plus brillant qu’une pépite.