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Faisons-nous une raison,
Muse, et buvons : dans la cave
Le soleil est notre esclave,
Rappelle-toi la chanson :
« Au tiède mois de l’automne
« On met le soleil en tonne,
« Cela fait qu’en la saison
« Où l’on reste à la maison,
« Les délicieux ivrognes
« En peinturlurent leurs trognes.
« Ce soleil éblouissant
« C’est le vin couleur de sang,
« Le vin gai comme une fête,
« Qui fait tourner dans la tête
« Un astre artificiel
« Que l’on croit toujours au ciel. »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Qui dit cela ? ma petite,
C’est toi, l’automne dernier…
… Hé ! Monsieur du tavernier ?
Ton petit vin m’appétite.
Va m’en chercher, bon marchand,
Tu m’as l’air d’un homme aimable ;
Quand on vend du vin, du diable
Si l’on peut être méchant.