Où des poissons l’écaille argentée étincelle,
Puis, comme un éclair disparaît.
Ah ! voici la rose girelle
Qui passe et file comme un trait,
Le rouget qui fouille la vase,
La muge qui décrit des cercles inégaux. !
Rien ne peut peindre mon extase,
Quand je vois voltiger ces habitants des eaux,
Ces beaux poissons ailés, pareils à des oiseaux,
Dans l’algue que le soleil dore.
Pêcheur ! à l’horizon, la mer
Des feux du jour se décolore.
Le soleil est monté dans les hauteurs de l’air…
Vogue, pêcheur, et chante encore !
chant du pêcheur
« Si je reste un seul jour sans jeter mes filets,
Mer, dans tes liquides palais,
Tes flots, en brisant sur les roches,
M’adressent de tendres reproches.
Mais à peine ma barque a quitté les galets,
Qu’aussitôt la vague endormie
La berce en soupirant, la guide sans efforts,
Et reconnaît la main amie
Du vieux pécheur né sur ses bords. »