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XI
sur poncy

Quelques encouragements les enhardissent. Voilà comment nous voyons surgir tant de poètes prolétaires.

Déjà les femmes les avaient précédés ; et c’était le même phénomène : les deux réservoirs de poésie, laissant couler quelques filets de leur eau. Avec cette différence pour les femmes, qu’initiées à l’avance, sinon à la profondeur scientifique, du moins à la grâce et à la finesse du langage, elles n’ont eu qu’à prendre confiance en elles-mêmes : dès leur début elles nous ont jeté des fleurs.

Au contraire, pour les ouvriers, voici ce qui est arrivé.

Gênés, emprisonnés dans la forme sous laquelle ils se risquaient, privés de leurs mouvements et de leur allure native, ils s’y sont trouvés réduits à l’impuissance, et sont tombés plus d’une fois, il faut le reconnaître, de la poésie dans la médiocre versification : ou bien, pour s’initier à cette forme inconnue, ils ont recouru au calque : nos modèles les ont dominés, et ils sont tombés encore de l’originalité dans la copie.

Cependant laissez passer ce qui n’est qu’i-