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XXI
sur poncy

choses mariées ensemble, la mer, le vent, le soleil,

La mer, que le vent quelquefois caresse amoureusement, promenant sur son sein un frémissement de plaisir, un mouvement de vie et des courants de fraîcheur voluptueuse ; que d’autres fois, comme un jaloux furieux, il saisit, il étreint jusqu’au fond de ses abîmes, il soulève et brise violemment contre les rochers : ou bien qu’il abandonne comme un infidèle, dans son lit de sable, morte, immobile, grande surface inanimée.

Le soleil, qui réserve pour la mer tous ses feux, tous ses diamants, tous ses ruisseaux d’or, de perles, d’émeraudes et de pierres aux mille couleurs, qui les lui verse en longs reflets, qui la poursuit dans chacune de ses vagues, et, sous le brûlant de ses baisers, l’attiédit, l’attire à lui, l’élève, l’entraîne en vapeur ; puis, qui, dans un jour de caprice, se retirant d’elle derrière d’épais nuages, la laisse froide et noire, elle naguère si tiède et si resplendissante. Ces trois choses ont fait Poncy poète. Quel monde de pensées, de sentiments, d’images, de symboles, quel monde d’événements