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XXVI
notice

tres encore, qui sont toutes prêtes à faire un second volume ; car la puissance de fécondité est prodigieuse dans cette jeune imagination : le secret, le grand secret à lui apprendre maintenant, c’est celui d’être difficile.

J’ai vu l’époque où toute sa bibliothèque ne se composait encore que de ces deux ou trois débris de volumes, à deux sous l’exemplaire, auxquels il doit sa première initiation : et, à côté d’eux, le Magasin pittoresque, fruit des épargnes de l’ouvrier, cartonné religieusement chaque année. Mais aujourd’hui c’est une riche bibliothèque, choisie de main de maître, et qu’il peut appeler sa bibliothèque d’honneur. Dans cette petite mansarde, au milieu de la famille prolétaire tout ébahie, arrivent, un soir, des ballots de livres, des trésors de poésie et d’instruction, tout ce qu’un poète du jour pourrait désirer le plus, et, avec eux, une lettre du ministre de l’instruction publique, qui félicite l’ouvrier maçon « de consacrer ses insatants de loisir à composer de beaux vers, et qui lui envoie un témoignage de l’intérêt que lui a inspiré son talent. »

Certes, à part l’émotion que dut produire