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Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/50

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XXXII
notice

jeune orpheline, ouvrière vivant comme lui du labeur de ses mains, qui, la première, le soir, à l’issue des travaux, à la veillée de famille, écoute les poésies qui viennent d’éclore, leur donne le premier sourire ou le premier avertissement du cœur, et qui est au poète, pour me servir de ses propres expressions, « un ange gardien, un doux conseil et une sainte maîtresse. »

Il existe entre eux, cependant, un sujet de dissentiment bien léger. On sait qu’aujourd’hui la pipe a conquis sa place d’honneur dans la littérature et dans la science. Y a-t-il, en effet, un poète à la flottante et vaporeuse inspiration, un poète à élans vigoureux et confiant en ses propres forces, sans cet instrument donneur de fumée ? Y a-t-il un bon et savant philosophe allemand, sans ce foyer auxiliaire de la pensée, autour duquel viennent se grouper les disciples, les amis et la famille ? Et qui voudrait de nos jours peindre la rêverie ou l’exaltation poétiques, ne serait-il pas obligé de le faire sous la forme d’une pipe ? « Je ne puis composer sans fumer, m’écrit Foncy ; le tabac est pour moi le berceau de la poésie. Quand