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XXXV
sur poncy

poétique, en moins d’une semaine, plus de quatre cents noms, sans distinction de rang, de fortune, ni d’opinions, se sont trouvés réunis. La cité a compris que parmi ses pauvres enfants elle recelait une âme d’élite qui allait lui donner un poète.

Je n’ai plus qu’un dernier conseil à inscrire. Si ce beau titre de poète vous est confirmé par la voix de tous, Poncy, ne cessez pas d’être ouvrier maçon. Songez que dans votre truelle est votre gagne-pain, votre repos, votre dignité d’esprit et aussi votre véritable inspiration. Restez poète du peuple, venu de lui et dévoué à lui. Mais surtout, évitez que ce préjugé vulgaire et malheureux ne se répande autour de vous : « la poésie lui fait négliger la besogne ; » car le travail se retirerait de vous. Soyez toujours un des bons ouvriers, un des ouvriers actifs, zélés, adroits du pays, et écrivez-moi souvent, comme cet hiver : « Nous avons beaucoup de toitures à faire ou à raccommoder en ce moment : la poésie attendra que j’en aie fini avec le travail. »