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À MES SOUSCRIPTEURS


I


Lorsqu’on lance un navire à la mer qui promène
Des voiles et des flots, la foule accourt soudain.
On la voit s’agiter comme une vague humaine,
Quand le géant de bois, volant vers son domaine,
Descend de son chantier, gigantesque gradin.

Et chacun bat des mains quand sa noire carène
S’assied, comme un sultan, dans son lit de flots bleus
Quand sa quille, du fond fait bouillonner l’arène,
Et que la mer, ainsi qu’une orgueilleuse reine,
Le caresse et l’étreint dans ses bras amoureux.