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À LA MER


Toi dont mes pieds d’enfant ont foulé les rivages,
Majestueuse mer, j’aime à te contempler.
J’aime ta grande voix ; j’aime à voir se troubler
Ton sein de vingt mille ans battu par tant d’orages.
J’aime tes vieux rochers de marbre et de corail,
Les rides qu’à leurs fronts sculpte le choc des ondes,
Et la rumeur des flots dans leurs grottes profondes
Dont nul ne sait le soupirail.

J’aime ton calme heureux, lorsque, limpide et belle,
Ta face n’offre plus qu’un grand miroir d’azur ;
Lorsque tes profondeurs reflètent le ciel pur
Et les mille flambeaux dont la nuit étincelle ;
Lorsqu’aux premiers baisers des flots capricieux,