Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/145

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— C’est bon ! dit la Bise. On le saura d’autant mieux qu’il doit y avoir du butin aux Roches.

— Tu crois ? fit Tison.

— De la vaisselle d’argent, du linge et des écus.

M. Henri n’est pas bien riche pourtant…

— Oh ! répondit la Bourée, c’est pour sauver sa tête, il y a trois ans, qu’il a fait courir le bruit qu’il était ruiné.

— Enfin… on verra…

Comme Tison prononçait ces derniers mots, les incendiaires et lui sautèrent sur leurs fusils.

Un houhoulement, semblable à celui du Bouquin, venait de se faire entendre.

— Nous n’attendons pourtant personne ? s’écria la Bise.

— Nous sommes pincés par les gendarmes, exclama la Bourée.

Mais le houhoulement se prolongea et fut modulé d’une certaine façon particulière.

— C’est le chef ! dit Tison, dont le visage, un moment bouleversé, se rasséréna.

— De chef ?

— Oui, celui qui me donne des ordres… Restez là, vous autres… Que personne ne bouge avant mon retour… Reste là, Bouquin !

Et prenant son fusil, Tison s’élança hors du terrier.

Au bout de cinq minutes, Tison eut revu le ciel, — c’est-à-dire qu’il sortit du Trou à renards et se montra au travers des broussailles.

À trois pas de l’orifice du terrier, un homme se tenait debout et immobile.