Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/144

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— Il avait un capuchon rouge sur le visage, et je n’ai aperçu que ses yeux qui brillaient comme des tisons.

— Mais, enfin, c’est lui qui vous donne des ordres…

— Oui.

— Toutes les semaines ?

— À peu près.

— Et il a toujours la tête couverte d’un capuchon ?

— Les jours où je le vois. Car, ajouta Tison, je ne le vois pas toujours.

— Comment cela ?

— Il y a des semaines où je reçois mes instructions par écrit.

— Mais qui vous les porte ?

— Oh ! soyez tranquilles, dit Tison en riant, ce n’est point le postillon des lettres.

— Qui donc alors ?

— Le chef et moi, nous avons une boîte, et c’est là que nous allons, chacun à notre tour.

— Et cette boîte ?

— C’est le creux d’un chêne, au milieu des bois. Je fais mes rapports et je les dépose dans le creux. Le lendemain je reviens, mon rapport n’y est plus, mais il y a des instructions nouvelles. Ainsi, hier, j’ai trouvé l’ordre de brûler le château des Roches.

— Et quand cela ?

— Voilà ce que je ne sais pas… mais que je saurai bientôt.

— Ah ! fit la Bourée.

— Je ne vous ai réunis, ce soir, que pour vous avertir de vous tenir prêts.