Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/162

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VIII

L’homme qui venait de surgir devant le comte Henri lui dit, en lui posant la main l’épaule :

— N’ayez pas peur, monsieur Henri.

— Jacomet ! exclama le comte.

— Oui, c’est moi.

— Hé mon pauvre ami, dit Henri, qui s’efforça d’accepter gaiement cette rencontre qu’il supposait être fortuite, que diable viens-tu faire ici ? Braconnerais-tu, toi aussi, et viendrais-tu poser tes collets à lapins ?

— Je pourrais vous faire la même question, monsieur Henri.

— Oh ! moi… c’est différent.

— C’est-à dire, dit Jacomet avec tristesse, que vous, monsieur Henri, vous venez braconner sur les terres du chef de brigade… seulement votre gibier à vous.

— Chut ! fit Henri.

— Eh bien ! moi, dit Jacomet, c’est uniquement pour vous que je viens.

— Pour moi ?

— Oui, monsieur Henri.

Le jeune homme parut inquiet.

— Je me suis douté, poursuivit Jacomet, que vous iriez aux Saulayes cette nuit.