Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/161

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la soirée, remarqué un petit château construit en briques rouges.

Le château était sans doute le but de la course nocturne du comte Henri, car il pressa le pas et eut un battement de cœur en voyant, malgré l’heure avancée, une lumière briller au second étage, derrière une persienne discrètement fermée.

— Elle m’attend ! se dit-il.

Quand il ne fut plus qu’à quelques centaines de pas du château, le jeune homme quitta l’allée forestière qui conduisait directement à la grille du parc, et il entra sous bois, sans doute pour ne point laisser sur la neige la trace de son passage.

Alors, prenant un sentier qui lui était familier, il s’approcha du château en décrivant une sorte de demi-cercle, et il atteignit la clôture du parc, clôture qui était fermée par une haie et un saut de loup.

La haie avait une brèche ; le saut de loup n’était pas très-large.

D’un bond, le jeune homme, qui était leste et avait le pied sûr d’un chasseur de bois, eut franchi le saut de loup.

Mais, comme il s’apprêtait à se glisser par la brèche de la haie, un homme se dressa subitement devant lui.

Henri porta la main à son fusil, qu’il avait en bretelle sur son épaule.