Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je sais bien ça, mais faut s’en méfier de ce louchard-là…

— Je ne le crains pas, sois tranquille… Ah çà, poursuivit Henri, il n’est pas au château, où est-il donc ?

— Je le sais, mais…

— Tu ne veux pas le dire ?

— Non, dit Jacomet, car ce secret n’est pas le mien.

— Ah ! la chose est différente… Eh bien, au revoir !

— Comment ! vous ne suivez pas mon conseil ?

— Non.

— Vous allez aux Saulayes ?

— Tu vois bien qu’elle m’attend, dit Henri.

Et il montrait la lumière qui brillait derrière les persiennes.

— Monsieur Henri, au nom du ciel… vous verrez qu’il vous arrivera malheur.

— Bah ! n’ai-je pas là le frère Jacques pour me défendre ?

Et Henri frappa de la main sur la crosse de son fusil.

Puis, tandis que Jacomet poussait un soupir, il franchit la brèche et se glissa dans le parc.

— Il y a des choses que je ne puis pourtant pas lui dire, murmura tristement Jacomet.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et le bûcheron s’éloigna.

Entrons maintenant au château de Saulayes.

C’était une construction du seizième siècle qui avait conservé une certaine apparence féodale, bien qu’on eût abaissé les tours, comblé les fossés et supprimé un pont-levis.