Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/168

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Cependant, quelques personnes bien informées, des bûcherons comme Jacomet, des fermiers comme le père Brulé, savaient que Henri s’en allait souvent, la nuit, à travers les bois, des Roches aux Saulayes.

Et en effet, presque chaque nuit, le jeune homme accomplissait ce voyage.

Cependant le général était au château. On prétendait même qu’un soir, lui et Henri s’étaient rencontrés dans le parc.

Pourtant aucun éclat n’avait eu lieu, et on s’était salué de part et d’autre sans s’aborder.

Or, pour avoir la clef de tous ces mystères, il est nécessaire de pénétrer sur les pas de Henri dans le château des Saulayes.

Le général ou chef de brigade, — car c’était le mot usuel, alors, — habitait l’aile droite ; madame Solérol, l’aile gauche.

Cette dernière partie du château avait un escalier particulier qui descendait dans le parc et était fermé par une petite porte.

Ce fut vers cette porte que Henri se dirigea, et il tira de sa poche une clef qu’il mit dans la serrure, tout en levant les yeux vers cette fenêtre éclairée au second étage.

Une lampe était placée au bord de la fenêtre, et la persienne s’entr’ouvrit doucement.

Henri ouvrit alors la porte et entra.

L’escalier était plongé dans les ténèbres, mais le jeune homme était familier sans doute avec les êtres de la maison, car il monta lestement, étouffant le bruit de ses pas,