coudait auprès d’un flambeau à deux branches pour y voir, Hélène l’arrêta.
— Chut ! dit-elle ; écoutez !
— Qu’est-ce ?… dit Henri prêtant l’oreille.
— C’est le général qui rentre. J’entends craquer ses pas sur la neige.
Hélène s’approcha de la croisée, souleva un coin des rideaux et jeta un regard furtif au dehors.
— D’où peut-il venir à cette heure ? demanda Henri. — Eh ! le sais-je ? répondit-elle. Depuis quatre ou cinq jours, il fait de fréquentes absences. Je crois qu’il conspire, lui aussi…
— Pour le roi ?
— Oh ! non, dit-elle avec dédain, pour la République rouge, lui, pour la guillotine !
Et il y eut dans son geste et dans son accent un poëme de mépris et de haine pour cet homme dont elle portait le nom.
— Ah ! il n’est pas seul, dit-elle encore.
— Quelqu’un l’accompagne ?
— Oui, deux hommes et deux hommes que je ne reconnais pas… bien qu’il fasse un clair de lune superbe.
— Ah !…
Cette dernière exclamation fut arrachée tout à coup à la jeune femme, non point par la vue du chef de brigade rentrant furtivement au château en compagnie de deux inconnus, mais bien par une clarté subite qui se fit à l’horizon.
— Qu’est-ce ? qu’avez-vous ? demanda Henri.