Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/177

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de meunier, et se trouve fermée par une trappe en bois, au milieu de laquelle est fixé un gros anneau de fer.

La cave de la Ravaudière, c’était le nom de la ferme, était donc semblable à toutes les autres, avec cette différence peut-être qu’il y avait beaucoup plus de vin que partout ailleurs, le vignoble qui en dépendait étant le plus considérable du pays.

À l’intérieur, elle était divisée en plusieurs compartiments ou caveaux, dont seul, Brulé avait les clefs.

Brulé souleva donc la trappe et descendit à la cave sans lumière, marchant d’un pas sûr et allant droit devant lui.

Au bout d’une trentaine de pas, il atteignit une porte derrière laquelle il vit, sans étonnement, briller un mince filet de lumière, et il poussa cette porte qui céda.

Le fermier se trouva alors au seuil d’un caveau assez large, garni de futailles à droite et à gauche.

Une lanterne était placée sur un tonneau et projetait une lueur indécise sur trois hommes qui étaient occupés à jouer tranquillement aux cartes, sur une futaille renversée.

Ces trois hommes avaient le visage noirci, et il était impossible de les reconnaître.

Ils avaient chacun un fusil à la portée de la main.

— Eh bien, les enfants, êtes-vous prêts ? demanda le fermier.

— Voici deux heures que nous attendons…

— Où est le Bouquin ?

— Il est parti… mais il a dit qu’il reviendrait bientôt…

Un cri de chouette se fit entendre en ce moment.

Ce cri paraissait sortir des profondeurs de la muraille.