Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/183

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Et comme un rayon de lanterne avait éclairé le visage de l’officier, Lucrèce le vit…

Et si Brulé et ses hôtes eussent parlé moins haut, si la mère Brulé n’eût déjà pénétré dans la chambre, elle eût entendu le bruit sourd de la chute d’un corps et un gémissement étouffé. Car Lucrèce avait vu cet homme ; elle l’avait reconnu… Elle avait murmuré un mot unique :

— Lui ! Et puis elle était tombée lourdement sur le plancher de la chambre, barrant la porte avec son corps privé de mouvement.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Combien avait duré son évanouissement, Lucrèce ne le sut pas en revenant à elle ; mais, comme elle se relevait, passait une main fiévreuse sur son front et cherchait à se souvenir, elle entendit un nouveau bruit.

Cette fois, c’était un pas assourdi, le pas d’un voleur du d’un amoureux.

Lucrèce regarda de nouveau par la fente de la porte.

Elle regarda, et elle vit passer son père, nu-pieds, à demi-vêtu, portant une botte de paille sous son bras.

Alors, obéissant à un sentiment de curiosité poignante, à un pressentiment peut-être, Lucrèce entr’ouvrit la porte de sa chambre sans bruit, et se glissa nu-pieds au dehors.

À l’extrémité du corridor brillait une lumière, de l’autre côté d’une porte entrebâillée.

Lucrèce reconnut que son père était dans le grenier aux javelles.