municipaux, et ces quatre-là devaient être de service au Temple durant la nuit de l’enlèvement.
Tout avait été prévu, combiné, calculé. Une trahison seule pouvait faire échouer l’entreprise.
— Et cette trahison eut lieu ?
— Sans doute, puisque les vingt-quatre chevaliers du poignard montèrent sur l’échafaud huit jours avant la reine.
— Mais, dit Machefer, ils étaient plus de vingt-quatre.
— Non.
— Et tous périrent ?…
— Oui.
— Alors, il n’y avait pas de traître parmi eux ?…
— Au contraire.
— Voilà que je ne comprends plus…
— Il y avait un traître, poursuivit Cadenet, et ce traître se nommait le marquis Charles-Gontran Robert de Jutault.
— Le cousin d’Hélène !
— Oui.
— Lui… un traître ?…
— Il écrivit, la veille du jour où on devait enlever la reine, un mot à la Commune et, dans la nuit, les vingt-quatre chevaliers du poignard furent arrêtés.
— Lui aussi, alors ?
— Oui… mais on devait le sauver…
— Je ne puis m’expliquer cela, dit Machefer que par un excès de folie, un transport au cerveau, une aberration mentale quelconque.
Cadenet secoua la tête.