Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/200

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— Tu te trompes, dit-il. Le marquis Jutault avait toute sa raison.

— Mais cet homme était donc un monstre ?

— À coup sûr.

— Et quel mobile le poussait… lui gentilhomme… lui garde-du-corps ?

— Écoute, dit Cadenet, te souviens-tu de Marion ?

— La bouquetière de Tivoli ?… parbleu !

— Si tu la revois, demande-lui des nouvelles d’une pauvre fille qui a vécu avec elle, qu’elle a aimée comme sa sœur, et qui se nommait Lucrétia dans le monde galant.

— Eh bien ?

— Tu iras trouver la Lucrétia.

— Bien. Après ?

— Et tu lui demanderas de te conter l’histoire du capitaine Solérol, car il n’était que capitaine alors, du sergent Bernier.

— Bernier ! s’écria Machefer. Victor Bernier !

— Oui.

— Aujourd’hui capitaine ?

— Peut-être… il a dû faire son chemin.

— Mais il est ici.

— Ici, dis-tu ?

— Oui, aux Roches… C’est un ami de Henri, et il est chez lui depuis huit jours.

Cadenet était devenu pâle.

— Allons donc !… dit-il enfin, c’est impossible !…Cela ne peut être… Tu te trompes !

— Je te jure qu’il est aux Roches.

— Et il t’a vu ?