Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/201

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— Non, mais je l’ai vu, moi.

— Et il est l’ami de Henri ?

— Sans doute.

— Oh ! fit Cadenet avec rage, si cet homme est ici, nous sommes tous perdus.

— Pourquoi ? demanda Machefer ému.

— Parce qu’il est l’homme de Barras, et qu’il n’est pas venu sans raison.

— Mais Henri en répond… et d’ailleurs, il ne sait rien, absolument rien de nos réunions.

Cadenet prit son front à deux mains :

— Mais qu’est-il donc venu faire ici ? murmura-t-il.

Puis, tout à coup, il eut comme une inspiration subite.

— Oh ! dit-il, je le sais.

— Eh bien ?

— Plus tard… plus tard… Mais laisse-moi d’abord te finir l’histoire du marquis de Jutault.

— Ah ! c’est juste.

— Je te disais donc que si tu voulais savoir l’histoire de la trahison du marquis, la Lucrétia te la dirait, et te parlerait du capitaine Solérol, du sergent Bernier et d’elle-même, car elle a joué un terrible rôle dans cette affaire.

— Elle aussi ?

— Oui, mais puisque Bernier est aux Roches, il te le dira peut-être… Maintenant, laisse-moi te raconter ce qui arriva lorsque les chevaliers du poignard eurent été arrêtés.

— Voyons, fît Machefer.

Mais Cadenet fut interrompu par un léger bruit, la porte de la chambre occupée par Myette s’ouvrit, et la