Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/208

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Puis, le bon sens, la raison triomphèrent. Il repoussa tous les soupçons injurieux et se souvint de l’air franc et loyal, de la bonne mine et de la voix sympathique de son ami.

Et une fois encore il se rendormit.

Mais, ce nouveau sommeil fut de courte durée, et ce ne fut point un bruit quelconque qui vint l’interrompre. Ce fut une odeur nauséabonde, une fumée épaisse, qui pénétrèrent à la fois dans la chambre où dormait le capitaine et le saisirent à la gorge.

Le capitaine bondit hors de son lit et s’élança dans la chambre désertée par le comte Henri.

Mais, chose étrange ! la fenêtre ouverte une heure auparavant avait été refermée, et le capitaine essaya vainement d’en pousser les volets.

Alors il revint à la porte qui donnait sur le corridor.

Cette porte était fermée au dehors.

Une main criminelle avait tiré un verrou. Et le capitaine la secoua inutilement.

En même temps, il entendit les cris : Au feu ! retentir dans la ferme, et les flammes pénétrèrent dans sa chambre.

Le capitaine éperdu courut alternativement pendant dix minutes, en poussant des cris sauvages, de la porte aux fenêtres sans pouvoir rien ouvrir. Puis, à demi-asphyxié, il tomba sur le parquet qui commençait à prendre feu.

Heureusement alors, et comme il se croyait déjà perdu, des pas retentirent dans l’escalier enflammé et la porte de la chambre fut enfoncée.

Une femme apparut comme un ange libérateur, et cette