Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/210

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Bouquin lui monta lestement sur les épaules, se dressa et atteignit les contrevents de la croisée qu’il poussa sans bruit.

Puis, sautant à terre, il prit, aidé par les incendiaires, une grosse poutre qu’il appuya contre les volets fermés.

Pendant ce temps, le père Brulé, en allant mettre le feu aux javelles, poussait le verrou extérieur de la porte du capitaine.

— Il va cuire comme une pomme, dit le Bouquin. Allons, camarades, dépêchons-nous.

— Où allons-nous ? demanda un des trois incendiaires.

— Vous, allez où vous voudrez. Puisqu’il n’y a rien à piller par ici, pourquoi attendriez-vous l’incendie ?

— C’est juste. Mais toi ?

— Moi, dit le Bouquin, j’ai mon plan.

— Tu vas visiter tes collets ?

— Non, j’en vas faire un.

— Encore ?

— Oui, pour le chevreuil. Qu’est-ce qui vient avec moi ?

— Moi, dit chacun des incendiaires.

— Ah ! mais non, répondit le Bouquin ; un, bien, mais pas trois. Que chacun tire de son côté, ça va mieux.

— De quoi as-tu donc peur.

— De rencontrer quelque bûcheron qui s’étonnera de voir tant de monde ensemble.

— Du temps qu’il fait, les bûcherons sont dans leurs cabanes et ils dorment.

— Qui sait ?

— À moins que parmi eux il n’y ait des braconniers comme toi… et encore…