Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/223

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s’était ouverte et que Myette avait montré sa jolie tête encore ensommeillée.

Elle ne put retenir un petit geste de surprise à la vue de Cadenet :

— Ah ! c’est vous, monsieur Cadenet, dit-elle.

— Oui, mon enfant, bonjour… Comment vas-tu ?

La jeune fille vint tendre son front et Cadenet y mit un baiser :

— Comme il y a longtemps qu’on ne vous a vu ! fit-elle.

— Vraiment, ma petite…

— Oh ! six mois au moins.

— Eh bien, me voilà… es-tu contente ?

— Et vous ne vous en irez plus, n’est-ce pas ?

— Non, certes. Au moins, suis-je ici pour quelques jours.

Myette regardait Machefer avec un étonnement plein de défiance.

— Ne crains rien de monsieur, dit Cadenet.

— C’est un de vos amis ? fît l’enfant.

— C’est un autre moi-même…

Ces paroles rassurèrent si bien la jolie Myette qu’elle vint s’asseoir entre les deux jeunes gens.

— Où donc est mon père ? demanda-t-elle.

— Il est sorti.

— Pour longtemps ?

Cadenet, que le sommeil intempestif de la jeune fille interrompait dans son récit, n’hésita pas à lui faire un mensonge.

— Ton père est allé aux Roches, dit-il, et il ne reviendra qu’au point du jour. I