Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/224

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— Quelle heure est-il donc maintenant ?

— À peine minuit.

— Ah ! je dormais bien, murmura Myette.

— Eh bien, va te recoucher, mon enfant, et bonne nuit.

Myette se leva et fit un pas vers la porte de sa chambre.

— Est-ce que vous n’avez besoin de rien, ni vous, ni votre ami ; monsieur Cadenet ? dit-elle. Si vous avez soif, je vous tirerai un pot de clairet au tonneau ; et si vous avez faim… il y a un morceau de salé et du fromage dans la huche.

— Nous n’avons ni faim ni soif ; bonsoir, mon enfant.

Myette fit un pas encore, puis elle poussa un gros soupir et regarda Cadenet.

— Est-ce que tu veux me dire quelque chose, petite ? fit-il un peu étonné.

— Peut-être… dit-elle timidement.

— Eh bien, va, je t’écoute…

— Vous dites qu’on peut parler devant monsieur ?

Elle montrait Machefer.

— Comme si j’étais tout seul. Va, mon enfant.

— Eh bien, c’est rapport à monsieur Henri…

— Ah ! fit Cadenet souriant.

— Je sais que vous êtes son ami, reprit Myette, et peut-être bien que, si vous lui donnez un bon conseil il vous écoutera.

— C’est probable.

— Moi, j’ai essayé, continua l’enfant, mais il ne m’écoute pas.

— Et que lui as-tu donc conseillé ?

— De ne plus retourner aux Saulayes.