Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/235

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Tout à coup, elle se leva vivement et courut de nouveau à la fenêtre.

— Qu’avez-vous ? fit le sergent étonné.

Elle se retourna et posa un doigt sur ses lèvres.

— Chut ! fit-elle, écoutez !

Le sergent entendit alors un coup de sifflet qui retentissait dans l’éloignement. Évidemment, c’était un signal.

La Lucrétia était devenue pâle et tremblait de tous ses membres.

— Mais que craignez-vous donc ? Ne suis-je pas là ? dit Bernier.

Et il lui pressa doucement les mains.

— Oh !… fit-elle, c’est lui… Il va venir.

— Qui, lui ! le capitaine ?

— Non, lui.

Et elle prononça ce mot d’une façon bizarre, c’est-à-dire avec plus d’effroi que de tendresse.

— Il viendra chez vous ?

— Oui, j’entends son pas dans la rue.

— Et vous avez peur ?

Elle secoua la tête :

— Je n’ai plus peur pour moi, puisque vous êtes là.

— Alors, c’est pour lui.

— Oui.

— Eh bien ! dit le sergent, je le défendrai si besoin est.

Elle le remercia d’un regard, mais elle continua à secouer la tête :

— Vous n’êtes pas son ami, dit-elle, vous ne pouvez l’être du moins.

— Pourquoi donc !