Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Lucrétia avait compris d’un regard que, désormais, le sergent Bernier lui était dévoué corps et âme.

— Vous laisserez-vous bander les yeux, dit-elle.

— Hum ! fit-il, c’est bizarre, cela.

Il la regarda de nouveau, et il vit sur son visage tant d’angoisses, qu’il répondit sur-le-champ :

— Eh bien, oui !

— Et, acheva-t-elle, quand vous aurez les yeux bandés, consentirez-vous à vous mettre sous ce rideau ?

Elle indiquait le rideau de son lit.

— Oui.

— Mais, dit-elle encore, ne pas voir, n’empêche point d’entendre.

— C’est juste.

— Me donnerez-vous votre parole de soldat que vous ne révélerez jamais rien de ce que vous aurez entendu ?

— Sur l’honneur, je vous le jure !

Et il tira un mouchoir de sa poche, en lui disant :

— Bandez-moi les yeux !