Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/250

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de le suivre, je m’habillai et descendis à l’Orangerie. Dans mon rêve, j’étais à Versailles.

« Dans l’Orangerie, il y avait cinq hommes. L’un d’eux avait son épée sous son bras. Il vint à la rencontre de François et le salua. Ils mirent l’épée à la main… Les quatre hommes qui se trouvaient là étaient leurs témoins.

« J’assistai au combat.

« À la quatrième passe, je vis tomber François. Il avait reçu un coup d’épée au cœur.

« En même temps, aussi, je poussai un cri et m’éveillai.

« J’eus beau me dire que j’avais rêvé ; agité d’un pressentiment funeste, je sautai hors de mon lit, je courus au château où mon cousin avait dû être de garde la veille, je m’informai de lui et j’appris que, selon l’expression de Myétte, j’avais rêvé vrai.

— Il avait été tué ?

— Une heure auparavant, dans l’Orangerie.

— Voilà qui est étrange, en effet, murmura Machefer.

Cependant, Myette courait toujours, et les deux amis continuaient à la suivre.

— Où vas-tu donc ? lui demanda Cadenet.

— Au carrefour des Chevreuils, répondit-elle d’une voix étranglée par l’angoisse.

À mesure qu’elle approchait de l’endroit désigné, Myette redoublait de vitesse. Cadenet et Machefer l’imitaient.

Mais, tout à coup, elle s’arrêta et poussa un grand cri :

— Mon père ! dit-elle.