Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/256

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prenant soin de ne point exciter la curiosité du capitaine.

Du reste, celui-ci était tout occupé de Lucrèce et n’avait encore regardé que le blessé, auquel il n’avait même pas songé à demander comment il se trouvait en pareil état.

Comme Cadenet, Machefer se glissa vers la porte.

Tourné vers le foyer, le capitaine ne les vit pas.

Cadenet mit son doigt sur sa bouche et regarda Jacomet d’une façon significative.

Jacomet répondit par un clignement d’yeux.

Le regard de Cadenet voulait dire :

— Garde-toi de prononcer notre nom. Celui de Jacomet répondait :

— Soyez tranquille… tout blessé que je suis, j’ai encore toute ma raison.

Une fois dehors, Cadenet dit à Machefer :

— Conviens que le proverbe qui dit : « Quand on parle du loup, on ne tarde pas à le voir, » est d’une rigoureuse exactitude.

— C’est vrai !

— Nous avons parlé du capitaine Bernier, et le voilà ! de la Lucrétia, que je croyais à Paris…

— Comment ! c’est elle ?

— Oui.

— Et elle est la fille du fermier Brulé ?

— Précisément.

— Sais-tu, mon ami, dit Mâchefer, que toutes ces histoires vraies sont terriblement invraisemblables.

— J’en conviens.

— Allez donc raconter, murmura Machefer, que, dans la même nuit, on a trouvé Jacomet pendu à un arbre, une