Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/258

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— Vous laissez mon père…

— Je dis qu’il ne court aucun danger…

— Mais pourquoi partez-vous ?

— Pour n’être pas reconnu de ce monsieur qui vient d’entrer.

— Ah… je l’ai bien reconnu, moi ! dit Myette, c’est l’ami de M. Henri, c’est le capitaine Bernier.

— Eh bien, écoute-moi, petite.

— J’écoute, monsieur Cadenet.

— S’il demande qui nous sommes, tu diras que nous sommes des bûcherons du voisinage.

— Oh ! soyez tranquille, monsieur Cadenet, dit l’enfant, je sais me taire… Mais vous m’assurez que mon père.

— Je t’assure que ton père n’a reçu que quelques grains de plomb et qu’il ne court aucun danger. Dans huit, jours, il n’y paraîtra plus. Adieu, petite.

— Bonsoir, monsieur Cadenet.

Myette rentra dans la cabane où, réchauffée peu à peu, Lucrèce commençait à reprendre ses sens.

Quant aux deux amis, ils s’éloignèrent le fusil sur l’épaule.

Il y avait, tout à fait vis-à-vis de la cabane de Jacomet, un sentier qui descendait tout droit aux Roches.

Le château des Roches était au bord de l’Yonne, nous l’avons dit déjà.

L’incendie de la ferme de la Ravaudière était loin de s’éteindre et projetait au-dessus des bois une telle clarté, que les deux amis cheminaient comme en plein jour.

— Ah ça, dit Machefer, voilà encore une ferme qui brûle, qui donc met le feu ?