Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/259

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— Les républicains qui ont été écartés par le Directoire, dit Cadenet.

— Tu crois ?

— J’en suis certain, mon ami, et Jacomet comme moi.

— C’est-à-dire des gens comme le chef de brigade Solérol.

— C’est lui qui, bien certainement, est le chef des incendiaires dans ce pays.

— Mais tu oublies une chose…

— Laquelle ?

— C’est qu’il est impossible qu’il ait mis le feu à la Ravaudière.

— Pourquoi ?

— Mais parce que la ferme est à lui.

— Tu es naïf, mon pauvre Machefer, répondit Cadenet. Le chef de brigade sait bien que la fortune de sa femme peut lui échapper d’un moment à l’autre ; et, alors, tu penses bien qu’il se moque de brûler une ferme s’il arrive à son but.

— C’est juste.

Tandis qu’ils causaient en cheminant d’un pas rapide, car la nuit était glacée, ils entendirent le trot précipité d’un cheval, à travers bois.

Puis ce cheval apparut dans une allée transversale qui conduisait de Fouronne à Mailly-le-Château.

Le cavalier éperonnait sa monture, — un gros cheval de labour qui trottait comme un bidet.

En apercevant les deux amis, le cavalier s’arrêta net et leur cria :

— Hé ! les amis ?