toi… je ne dirai rien… Si elle t’aime, je ne m’y opposerai pas ! »
— Mais, dit la Lucrétia, je vous répète que vous me faites horreur !
— Soit, mais écoute-moi. Je sais que tu n’aimes pas le marquis plus que moi.
— J’ai au moins de l’estime et du respect pour lui.
— Tu as tort, car c’est une canaille aussi bien que moi. Il est royaliste, parce que c’est son intérêt. Mais si on le faisait ministre de la guerre, il deviendrait républicain.
— Vous mentez !
— Tu es libre de ne pas me croire, mais écoute encore… Je viens te faire une proposition et je t’engage à ne pas la repousser. Aime-moi !
— C’est impossible ! répondit la Lucrétia, vous m’êtes odieux.
— Alors, au lieu de servir le marquis, je le trahirai.
— Vous êtes un lâche ! s’écria la Lucrétia.
— Et je l’enverrai à l’échafaud !…
— Ah ! fit la Lucrétia pâlissant.
Mais, en ce moment, Bernier écarta brusquement le paravent et se montra.
— Le sergent ! exclama Solérol stupéfait.
— Oui, répondit le jeune homme, le sergent Bernier qui vient te dire, misérable, que tu ne sortiras pas d’ici vivant, et que tu ne trahiras personne !