Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/306

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— Le château a soutenu un siège, observa Diane, il en soutiendra bien un second.

Alors Cadenet déploya les qualités d’un général assiégé.

Il fit prendre les armes aux domestiques et les plaça dans les salles du haut, abritées par les contrevents.

Puis, ouvrant une dernière fois la croisée :

— Brigadier, cria-t-il, encore un mot !

Le brigadier s’avança.

— Vous avez quatre hommes avec vous, n’est-ce pas ?

— C’est assez pour arrêter un criminel, répondit fièrement le brigadier de gendarmerie.

— Oui ; mais c’est insuffisant pour faire un siège, et le château a des murs épais.

— Nous le brûlerons !…

— Vous ne brûlerez rien du tout, répondit Cadenet, attendu que je vais vous casser la tête si vous ne vous retirez pas sur-le-champ.

Et Cadenet ajusta le brigadier.

Celui-ci cria :

— Une dernière fois, au nom de la loi, voulez-vous ouvrir ?

— Non, répondit Cadenet.

Le brigadier fit un signe ; un de ses hommes épaula son mousquet et fit feu.

Une balle vint se loger dans la corniche du plafond.

Cadenet riposta.

Le brigadier tomba mort.

Mais, en même temps, on vit apparaître à la lisière du