Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/307

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bois des hommes en uniforme, et Cadenet reconnut une compagnie d’infanterie.

Alors il cria à Henri :

— C’est une machination infernale de Solérol… il avait tout prévu et tout calculé. Il faut nous défendre !

— Jusqu’à la mort, répondit Henri.

Et il fit feu à son tour de ses deux coups de fusil, et un autre gendarme tomba à côté du brigadier.

La compagnie d’infanterie arrivait au pas de course, et les baïonnettes étincelaient au premier rayons du soleil.

Cadenet se tourna alors vers Diane et lui dit :

— Mademoiselle, la guerre devait éclater ouvertement dans huit jours… mais on nous devance… Vive le roi !

— Vive le roi ! répéta Henri.

— Vive le roi ! crièrent en chœur les serviteurs du château.

On barricada les portes, on convertit chaque croisée en meurtrière, et chaque domestique en soldat.

Et le siège commença d’une part, et la résistance se trouva organisée de l’autre.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Maintenant, comment pouvait-il se faire que le feu ayant pris à la Ravaudière, ferme éloignée de Courson de plus d’une lieue, les gendarmes de ce pays se fussent trouvés presque aussitôt sur les lieux du sinistre ?

Comment pouvait-il se faire encore qu’une compagnie d’infanterie fût venue exprès d’Auxerre pour prêter main forte à la gendarmerie de Courson ?