Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/313

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— Pourquoi ?

— Pour deux motifs. Le premier, c’est que, tandis qu’il venait ici avec des instructions de Barras relatives aux incendiaires, et de certains pleins pouvoirs, grâce à vous, mes amis, je rentrais en grâce avec le Directoire, et vous m’apportiez ma nomination de commandant en chef des forces du département. Ma commission porte la signature des cinq directeurs, et si le capitaine la voyait jamais, il s’inclinerait. Mais il ne la verra pas…

— Pourquoi donc ? demanda l’un des deux hommes.

— Parce que Brûlé le fermier a su prendre ses précautions.

— Comment cela ?

— Le capitaine est enfermé dans la chambre qu’on lui a donnée à la ferme.

— Ah !

— Et il y brûlera !

— Oh !… superbe !…

— Chut ! j’entends du bruit dans le parc.

Madame Solérol, qui ne perdait ni un mot ni un geste de ces trois hommes, vit son mari se diriger vers la croisée et l’ouvrir, puis regarder dans le parc et dire à mi-voix :

— C’est lui !

— Qui, Henri ?

— Oui… il sort en courant du château.

— Et où va-t-il ?

— Il retourne à la ferme, pardieu ! il y sera bien reçu.

— Le brigadier de gendarmerie a-t-il des ordres bien précis ?