Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/318

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pelle, et une cloison qui la séparait de la chambre du chef de brigade s’était ouverte pour lui livrer passage.

Solérol eut peur.

— Vous ! dit-il.

Et il recula devant elle.

Hélène marcha droit à lui. Elle était pâle mais son regard était ardent et le mépris glissait sur ses lèvres.

— Monsieur Solérol, dit-elle, vous êtes un assassin et un lâche !

Solérol recula encore.

— Vous êtes un lâche, reprit, Hélène, car, non content de m’avoir volé ma main et ma fortune, vous voulez encore faire tomber une tête innocente.

— Madame !

— J’ai tout entendu, dit-elle.

— Ah ! fit le général avec effroi.

Et le regard ardent d’Hélène lui paraissait si terrible qu’il reculait toujours…

Et il se réfugia ainsi, fuyant devant cet œil accusateur jusqu’à l’alcôve du lit.

Et, en reculant, il oublia de reprendre ses pistolets, qu’il avait, en rentrant, déposés sur le marbre d’une commode.

Hélène s’appuya à ce meuble.

— Monsieur, dit-elle froidement, y a-t-il encore moyen pour vous de réparer le mal que vous avez fait ?

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, riposta insolemment le chef de brigade, qui finissait par se rassurer un peu.

— Ce que je veux dire, fit-elle ? Je ne veux pas que mon cousin soit sali par vos calomnies…