Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/321

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— Non, pas maintenant… à moins que vous ne m’y forciez…

— Alors, laissez-moi…

Hélène haussa les épaules :

— Monsieur Solérol, lui dit-elle, vous ne pensez pas, je suppose, que je vais croire à vos promesses. Je veux sauver Henri, et, pour cela, il faut le prévenir… Je veux débarrasser le pays d’un misérable incendiaire tel que vous.

— Ah ! madame… prenez garde !

— Ne bougez pas, si vous voulez vivre encore !

Elle l’ajusta une seconde fois et il se reprit à trembler et demander grâce.

Hélène reprit :

— Monsieur Solérol, ce château des Saulayes, dont vous êtes à présent le maître, vous ne le connaissez pas comme moi, qui y suis née…

Solérol fixait sur elle un air hébété.

— Il est de construction féodale, poursuivit Hélène ; il a des oubliettes et des souterrains.

Le chef de brigade frissonna.

— Je sais bien que la tombe est la plus sûre des prisons, et peut-être ferais-je mieux de vous tuer tout de suite… Cependant, je vous laisse encore le choix… Il y a sous le château un caveau aux murs épais de six pieds, que je vous ai choisi pour demeure. Voulez-vous l’habiter ?

Le chef de brigade eut un reste d’audace.

— Madame, dit-il, cessons, je vous prie, cette plaisanterie, que je commence à trouver longue et de mauvais goût.

— Monsieur, répliqua madame Solérol, je vous jure sur