Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/81

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— L’amour, c’est une bêtise, dit Jeannette. Ce n’est pas avec ça qu’on achète des rentes, de l’argenterie et un château.

— Bonne Jeannette ! dit Barras en riant, elle ne sera jamais accusée de folie. Au revoir, ma toute belle !…

Barras salua et fit un signe aux postillons qui enlevèrent leurs quatre chevaux d’un vigoureux coup de fouet.

Le carrosse partit bruyamment.

— Madame… madame… dit vivement Jeannette, oh ! si vous saviez…

— Eh bien ! quoi ? demanda mademoiselle Lange.

— Il est venu ici.

— Qui ?

M. Machefer.

— Je le sais, dit froidement mademoiselle Lange.

— Ah ! vous l’avez vu ?

— Oui.

— Il vous a parlé ?

— Non.

Jeannette respira.

— À la bonne heure ! fit-elle.

— Eh bien ! quand il m’aurait parlé… dit mademoiselle Lange… quand il serait venu à Grosbois tout exprès pour moi…

— Ah ! madame !

— N’est-ce point mon ami ?

— Un ami… sans le sou… proscrit… que la police recherche…

Mademoiselle Lange haussa les épaules.