Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/83

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des grandes écoles, marbres plus blancs que la neige, l’hôtel de mademoiselle Lange renfermait de tout à profusion.

La jeune actrice entra chez elle, le front pensif, accordant à peine un regard dédaigneux à toutes ces richesses, et elle marcha droit à un petit boudoir tendu d’étoffe gris-perle encadrée par des baguettes d’or, et qui était son lieu de retraite de prédilection.

Ce boudoir communiquait avec le jardin par un perron de quelques marches qui aboutissait à une allée solitaire.

Au bout de cette allée était une petite porte qui mettait le jardin en communication avec une ruelle voisine.

Derrière cette porte était un banc de verdure.

Mademoiselle Lange se fit déshabiller, puis, au lieu de se mettre au lit, elle s’enveloppa dans un grand peignoir du matin et renvoya Jeannette.

Jeannette partie, mademoiselle Lange prit sur la tablette de la cheminée du boudoir le rôle qu’elle apprenait alors et qu’elle devait jouer le soir même.

Puis, ce rôle à la main, elle descendit au Jardin, prit l’allée solitaire et alla s’asseoir sur le banc de verdure qui se trouvait derrière la petite porte.

Elle y était à peine depuis quelques minutes que deux coups discrets furent frappés du dehors.

Mademoiselle Lange se leva précipitamment, et son cœur battit à outrance.