Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/93

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Le chasseur se mit à jouer avec les tresses blondes de la chevelure de Myette, qui était venue se blottir auprès de lui et dit en souriant :

— Je t’avoue que cela m’étonne un peu, moi aussi. Je l’ai tiré à vingt pas, dans une éclaircie, et il n’en a pas moins continué son chemin. Il est fâcheux que je ne croie point aux sorciers. Mais, ajouta le chasseur, tu n’as pas vu mon compagnon ?

— Est-ce que vous étiez avec quelqu’un ?

— Oui, avec un de mes amis de Paris, un officier qui est arrivé chez moi il y a huit jours.

— Tiens ! c’est juste, observa la jolie fille, on m’en a parlé…

— Tu es donc au courant des nouvelles, petite ?

— Dam ! je suis allé voir ma marraine, hier, pendant que vous étiez à la chasse, et j’ai vu un habit rouge et blanc qu’un domestique brossait. Dame ! j’ai demandé, moi… et on m’a dit que c’était l’habit d’un ami de M. Henri.

— Vous chassiez ensemble aujourd’hui ? demanda le bûcheron.

— Nous nous sommes perdus dans le bois, il y a une heure. Mais le rendez-vous est ici. Il a vu ta cabane en passant, ce matin… et il saura bien retrouver sa route.

— Est-ce que vous n’avez pas rencontré les gendarmes, ce matin, monsieur Henri ?

— Non ! la brigade de Coulanges est donc par ici ?

— Voici trois jours qu’ils sont à la recherche des incendiaires ; mais, jusqu’à présent, ils ont fait buisson creux.

— Est-ce que tu crois aux incendiaires, toi, Jacomet ?