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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/100

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marylka

Mais, sans voir le pli amer qu’esquissaient les lèvres du jeune homme, il poursuivait son idée fixe :

« Pour Marylka… pas de luttes, une vie large,… heureuse… » Il souriait maintenant, à une pensée vague,… non formulée, mais que le jeune homme croyait deviner.

Les yeux du malade s’étaient clos ; cependant ses lèvres murmuraient encore. Tout près, sur un guéridon placé à côté du lit, gisaient les feuilles éparpillées des mémoires aux en-têtes inachevés… et Voytek songeait mélancoliquement que ces pages ébauchées et arrêtées comme en leur essor étaient bien le symbole de la vie de cet insurgé, de ce rêveur, aux aspirations héroïques, sublimes même, et qu’une inexorable fatalité avait toujours fait avorter…

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Novembre ! Il gèle à vingt-cinq degrés Réaumur. C’est un froid noir. Sur la steppe infinie, blanche comme un linceul, s’étend un