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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/101

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marylka

ciel d’un bleu métallique criblé d’étoiles cristallines. Çà et là, un cri d’oiseau de nuit déchire la nue et le vent siffle, le vent se déchaîne, ce vent terrifiant qui vient de Sibérie et dont les gémissements ressemblent aux hurlements des loups.

Oh ! la nuit longue, interminable ! Quand donc viendra le matin ? Le soleil apparaît enfin, blafard, noyé de vapeurs.

Aux abords des granges, des troupes d’oiseaux transis se sont réfugiés pendant la nuit, et tandis qu’ils battent des ailes avec des piaillements plaintifs, des centaines d’autres, moins heureux, gisent inertes, les pattes raidies, petites taches noires sur le sol blanc.

Et le monde s’éveille. Un chien aboie, des coqs se répondent.

Soudain la clochette d’un traîneau a résonné.

Qui donc peut sortir du domaine à cette heure ? C’est le prêtre. Il a relevé son haut collet de renard jusque par-dessus son bonnet d’astracan. Le cocher fouette son petit cheval :