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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/160

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marylka

rons plus tard ! Vous avez bouleversé toute notre société, et j’ai cru que votre tante allait se trouver mal !… »

Peu à peu les groupes s’étaient reformés, le calme était revenu et les conversations réprimaient leur train. Seul Voytek demeurait perplexe. Un doute horrible, une image obsédante torturait son esprit.

De loin, il observait Marylka, dont le visage restait d’une blancheur inaccoutumée. Elle allait, venait, causant avec les uns, ou bien, souple et câline, s’agenouillait devant tante Rose et lui baisait les mains comme pour solliciter son pardon. Et il épiait avec une fixité intense ces lèvres si pures, au contour angélique. Oh ! Dieu ! auraient-elles appris déjà la leçon de mensonge ? Lui aussi était d’une pâleur de cire, et tout ce calme, tout cet empire sur soi dont il était si fier avait disparu. Il n’était plus à présent qu’un juge qui veut savoir, interroger à tout prix !

Elle traversait justement le salon, très