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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/165

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marylka

Ainsi il lui avait fallu ce déchirement de tout son être pour lire clairement ce qui se passait en lui ! Ah ! combien la résignation, le stoïcisme qu’il affectait jadis étaient de vains mots ! et ce qui était vrai, c’est qu’il l’avait toujours aimée, cette Marylka, cette enfant rebelle et sauvage, que tour à tour il morigénait ou bien écoutait charmé ! Il l’avait aimée avec toute la religieuse ferveur de sa nature tendre. Elle avait été l’étoile de son rêve, le but inavoué de ses espérances, sa madone enfin. Et jamais elle n’en avait rien su…

« Marylka !… murmurait-il en comprimant entre ses mains son front brûlant, ma petite Marylka, est-il possible qu’elle ait menti !… » Un sanglot lui déchira la poitrine. Oh ! l’effondrement était trop épouvantable !

Et, un à un, il récapitulait encore une fois tous les événements de la soirée, et il revoyait la pâleur de la jeune fille, son émotion… et sa colère ensuite quand il l’avait interrogée ! Oh ! Dieu ! il croyait encore entendre siffler à son