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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/166

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marylka

oreille les paroles hautaines qu’elle lui avait, jetées. Mais… si elle n’avait rien à cacher ! si le hasard seul l’avait fait rencontrer Thadée sur la route,… pourquoi, elle toujours si franche, elle qui ne voyait de mal dans rien, ne le lui avait-elle pas avoué ?…

La fièvre brûlait son front. Il sentait qu’il se heurtait à une énigme. Une sourde irritation le prenait contre lui-même, contre le monde entier. Ah ! mieux valait partir,… retourner à la campagne, reprendre sa vie solitaire, et le travail ! le travail qui sauve, qui tue la pensée,… fuir surtout au plus vite la ville, cette agglomération malsaine de mensonges, de passions viles, où l’âme la plus pure finit par se déflorer !…

Il boucla sa valise, mais le souvenir impitoyable le poursuivait comme un cauchemar. Puis il se rappela l’expression si tendrement anxieuse avec laquelle elle l’avait regardé le soir de leur première entrevue à Lublin, quand il lui avait parlé de son projet de visite en