Aller au contenu

Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
213
marylka

cette soirée de septembre, elle était venue à lui, rayonnante de beauté, les mains tendues, un sourire dans ses yeux si purs et de si douces paroles aux lèvres, il l’avait repoussée durement, avec des sarcasmes presque…

Un voile se déchirait devant lui. Il devinait combien son âme fière avait été meurtrie par l’abandon de celui qu’elle nommait si ingénument son ami,… son frère ! Elle l’avait appelé peut-être dans ses nuits d’angoisse, alors qu’elle luttait contre la destinée ! appelé en vain, et maudit sans doute !… Marylka !… Comme il l’avait trouvée pâlie, affinée,… idéalisée par cette épreuve, et plus touchante cent fois d’avoir souffert !

Puis, se reprochant son égoïsme, il se dit qu’il devait, à tout prix, au moins veiller de loin sur elle !… Qu’importe si les morsures de la jalousie le torturaient, qu’importe si son cœur broyé criait de douleur,… il serait là invisible, toujours,… mais aussi toujours prêt à la secourir !