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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/230

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marylka

et elle obéissait, regardant sans la voir la masse indistincte de jeunes gens qui se mouvait, à l’autre extrémité de la courbe elliptique. Tout à coup une voix très nette résonna à son oreille : « Marylka est bien dans les nuages ce soir ! Ne daignera-t-elle pas en descendre pour écouter son humble serviteur ? » Elle poussa un petit cri. « Oh ! dit-elle en regardant alentour,… qui donc est là ? » Mais elle était absolument seule, et c’était bien la voix sonore du cousin Boleslas qu’elle avait entendue. Intriguée et amusée à la fois, elle se rapprocha de la muraille fée, et, tour à tour, recueillit des phrases banales, compliments ou madrigaux, qui s’y succédaient et auxquels elle répondait en riant.

Soudain une voix vibrante, mais douce cependant comme le souffle d’un baiser, prononça son nom. Saisie par cette intonation plus tendre que les précédentes, elle écouta : « Marylka, pardonnez-moi ! disait la voix,